30 May
Loup et agrosystème : l'élevage pastoral comme principale victime ?

Avant toute chose, il est important de préciser que toutes les informations apportées ici sont basées sur les informations qui ressortent de toute la France. En effet, le Loup venant d’arriver dans le Massif Central, on se base donc sur l’expérience qui résulte de l’arrivée du Loup dans les Pyrénées et les Alpes principalement. Pour ce qui est du Massif Central, la Haute-Loire commence juste à voir le Loup arriver donc on se basera sur des départements plus au sud comme l’Ardèche, la Lozère et l’Aveyron par exemple. Cette partie part du principe que le Loup s’en prend aux ovins et autres petits animaux d’élevage parce que ce sont des proies faciles à encercler et à disperser.                                                            Carte représentant les 4 principales zones de potentialité de conflits entre Loup et ovins dans le Massif Central

Dans le cas du Massif Central ( pas seulement mais c'est la zone géographique que nous étudions), la présence et la chasse du loup sont un aléa, la présence de troupeaux d'ovins sur le territoire d'un loup est la vulnérabilité, la possibilité d'une attaque de loup est un risque et la catastrophe est la réalisation de ce risque.

  • Une mise à l’abri du troupeau « obligatoire » par la protection 

La présence humaine

À la suite de contraintes économiques, l’élevage pastoral a vu la taille des troupeaux augmenter mais par la même occasion le gardiennage baisser. Pourtant, la présence d’un berger auprès du troupeau est essentielle pour assurer sa protection, notamment en cas d’attaque, pour éviter les secteurs et les situations de vulnérabilité et assurer le regroupement nocturne. Les animaux domestiques sont des proies « faciles » pour les Loups mais la présence d’un berger est dissuasive. Le Loup ayant peur de l’Homme, il n’osera pas s’approcher du troupeau si celui-ci s’en trouve proche mais un Homme est un Homme et il est logiquement impossible pour lui de garder son troupeau 24h/24. Même si certains travaillent avec un aide-berger, cela a un coût, les aides-bergers sont très difficiles à trouver et n’ont pas forcément envie de travailler toutes les nuits. De plus la présence humaine est aussi limitée par le terrain et le climat puisque c’est efficace si le berger possède une bonne visibilité : terrain bien dégagé, beau temps. Le berger est l'un des métiers les plus anciens, aucune date précise n'est connu mais des traces de bergers à l'antiquité ont été retrouvé. le mot berger est d'ailleurs issu du mot latin "vervecarius" qui veut dire "berger/pâtre" et est un dérivé du mot "vervex" qui se traduit par "brebis". 


Les chiens de protection ou « patous »

L’utilisation des chiens de protection est une méthode traditionnelle et efficace pour réduire les attaques et les dommages liés aux attaques des grands carnivores. Cette méthode étant la plus utilisée et la plus « efficaces », nous la développerons plus que les autres.  

Le « Patou » est un chien de dissuasion qui a pour fonction de protéger les troupeaux. Très actif, il est surtout efficace face à tous types de prédateurs (comme le loup par exemple) ou encore contre le vol.

L’utilisation du chien de protection, courante en France jusqu’au milieu du XIXsiècle, a failli disparaître avec la quasi-disparition des grands prédateurs en France, à l’exception de certaines vallées des Pyrénées Atlantiques qui n’ont jamais cessé d’utiliser ce chien. Avec le retour du Loup dans les Alpes françaises et le renforcement de la population d’Ours dans les Pyrénées, de plus en plus d’éleveurs se sont équipés de chiens pour protéger leur troupeau.


L’efficacité du chien de protection sur des chiens divagants a été mise en évidence. Les éleveurs dont les troupeaux étaient victimes de cette prédation ont constaté une baisse significative voire la disparition des attaques après avoir introduit un chien de protection. Ce résultat s’explique par l’établissement d’une communication intraspécifique entre le chien de protection et les chiens divagants. Le message transmis par le chien de protection est alors suffisamment dissuasif pour faire fuir ces intrus. Cette théorie s’applique également aux loups qui comprennent les codes de communication du chien. Mais leur technique de chasse sophistiquée et mieux organisée peut mettre le chien de protection en échec, surtout lorsqu’il est seul et que les loups attaquent sur plusieurs fronts. Ainsi, lorsque le troupeau à protéger est potentiellement exposé à des attaques de groupes de chiens divagants ou de meutes de Loups, il convient d’utiliser plusieurs chiens de protection (2, 3, 4, voire 5). Même pour les petits troupeaux, l’efficacité est renforcée par la présence simultanée de deux chiens.

Le chien de protection a pour fonction de dissuader tout intrus de s’approcher du troupeau. Même si celui-ci n’est ni un chien de compagnie et encore moins un chien d’attaque ou de chasse, il connaît quelques limites. En effet si l’éleveur/berger doit appliquer un protocole éducatif pour obtenir un chien de protection adapté à son territoire, les autres utilisateurs de l’espace pastoral doivent comprendre qu’il est indispensable de respecter quelques règles de bonne conduite lorsqu’on aborde un troupeau quel qu’il soit. Dans ce cadre, il est important de contourner largement l’aire de pâturage des animaux (ovins, bovins, caprins), quitte à se détourner un moment du sentier balisé, puisqu’il convient de respecter la quiétude du troupeau et d’assurer la sécurité de chacun. S’il n’y a pas de possibilité de contourner le troupeau, ce qui peut parfois arriver, il convient alors de le traverser tranquillement sans faire de gestes brusques et sans perturber les animaux. Lorsqu’un chien de compagnie accompagne le randonneur, il doit être tenu en laisse. Dans cette situation, il ne faut absolument pas traverser le troupeau. Il se peut que le patou interprète le chien domestique (ou même l’Homme) comme une menace importante. Dans ce cas, il peut devenir très agressif et cela peut avoir de graves conséquences sur la santé physique de l’intrus. On peut facilement s’imaginer les dégâts causés par un chien de 80 cm et de 60 kg dressé pour protéger …

https://www.youtube.com/watch?v=fyGQKkADu-o : film sur le patou



Le regroupement nocturne et la clôture sécurisée

Utilisé comme moyen de sécurisation, il est réalisé dans un parc de préférence à proximité des cabanes. Ainsi, le troupeau vient à former une unité plus compacte moins vulnérable aux attaques (effectivement le loup cherchera une cible plus facile ailleurs) et à la dispersion du troupeau (principale technique d’attaque du Loup). Ce parc, constitué de filets mobiles électrifiés (autres moyens de dissuasion contre le Loup) suffisamment hauts, doit être de forme arrondie, afin d’éviter que les brebis s’étouffent dans un angle en cas de mouvement de panique. Le regroupement nocturne facilite le travail des chiens de protection. Cependant cela demande un travail supplémentaire pour le berger.

Les clôtures sécurisées sont aussi un bon moyen de protection. Elles consistent à faire hésiter le loup et n’ont pas pour but d’être un obstacle infranchissable pour celui-ci. Elle permet aussi de lui « apprendre la douleur » lorsqu’il s’approche du troupeau au moyen des barbelés de la clôture ou du courant électrique. Celles-ci possèdent aussi des limites puisqu’elles ont un coût pour leur installation, elles dépendent du terrain (embroussaillement, ravines etc) et elles créent un cloisonnement de l’espace (accès limité pour les utilisateurs (randonneurs, chasse, voisinage) et pour la faune sauvage qui ne peut pas circuler librement).

Toute installation visant à la protection du troupeau est remboursée à 80% par l’État mais elle est obligatoire pour obtenir les indemnités en cas d’attaque (concerne la prochaine partie).

Une protection active ?

Le CERPAM (Centre d’Etudes et de Réalisations Pastorales Alpes-Méditerranée) qui est comme son nom l’indique un centre d’études dans le milieu pastoral, indique dans un de ses nombreux documents que la protection la plus efficace est la protection active. Elle consiste à réinstaurer la crainte de l’Homme chez le Loup. Pour cela, il s’agit de continuer la protection semi-active en utilisant des chiens associés à un berger ou/et à une clôture sécurisée. La raison pour laquelle il est intéressant d’associer plusieurs moyens de protection est qu'en misant sur le travail des chiens, qui est le seul moyen réellement dissuasif contre le Loup, et en renforçant et facilitant son travail, on assure une sécurité accrue. On rajoute à cette protection un (ou plusieurs) homme(s) armés à proximité avec la condition que si le Loup attaque, sa propre attaque peut lui coûter la vie. Cela créerait une crainte de l’Homme chez le loup qui le ferait hésiter avant d’attaquer.


Une baisse du cheptel et l’abandon de l’exploitation des territoires isolés

 Même s’il y a peu de chiffres à ce sujet, il est certain pour les experts que le Loup a un impact sur le milieu pastoral. En effet on remarque que les éleveurs abandonnent l’exploitation de terrains isolés ou préfèrent y installer des bovins, animaux plus rustiques/coriaces et dont la protection ne nécessite pas une présence de l’Homme constante. De plus certains éleveurs/bergers préfèrent diminuer leur troupeau pour faciliter la protection et limiter les pertes.


Les indemnités proposées aux éleveurs victimes du Loup et leurs limites  

L’État français prévoit des compensations en cas d'attaques classées "grand canidé". En effet, même les meilleurs spécialistes ne peuvent pas différencier une attaque de Loup ou de chien. Le Loup est le plus accusé pourtant il s’avérerait qu’il soit responsable d’une attaque sur cent tandis que les chiens errants représentent le reste (source : France Nature Environnement). Il est important de dire que ce n’est pas l’éleveur qui définit s’il s’agit d’une attaque de Loup ou non, en effet une structure nommée ONCFS (office nationale de la chasse et de la faune sauvage) s’en charge.

 

Pourquoi les éleveurs sont-ils en colère contre les mesures qui semblent avoir été proposées en leur faveur ?


Face aux attaques, les éleveurs sont obligés de prendre des mesures de protection. Financées à 80% par l'Etat, elles concernent l'aide au gardiennage des troupeaux, l'installation de parcs électrifiés, l'achat et l'entretien de chiens de protection. En 2016, elles ont coûté 22,5 millions d'euros.

Ces mesures de protection n'étaient jusqu'à maintenant pas indispensables pour recevoir une indemnisation après une attaque. Avec le nouveau plan, « l'indemnisation reçue par les exploitants dont les troupeaux auront été attaqués sera désormais soumise à la mise en place préalable de mesures de protection ». En 2016, 3,5 millions d'euros ont été versés par l’Etat pour indemniser les troupeaux d’éleveurs victimes d’attaques.

Cette décision a provoqué la colère des syndicats et suite à cela, la Confédération Paysanne a demandé son abrogation. D’après le syndicat, les éleveurs ne mettant pas en place ces mesures ne doivent en aucun cas être montrés du doigt. De plus d’après eux, des cas de dérochements (chute dans un ravin par exemple) de brebis ont eu lieu suite à l'intervention de chiens de protection qui d’après les éleveurs effraient les brebis à cause de leur « excitation/énervement ». En plus de ça, les éleveurs que nous avons rencontré disent qu’ils pensent qu’ils vont devoir assumer de plus en plus de cas de morsures sur les passants et autres présences de vie à proximité. L'autre sujet de mécontentement des éleveurs concerne les quotas de tirs qu’ils estiment insuffisant mais ce sujet concerne une partie suivante…


 

Le Loup utilisé pour frauder et les limites de l’indemnisation

Des compensations financières sont prévues pour les éleveurs ayant subi des dommages de la part du Loup. En France, l’argent est financé par le ministère de l’environnement : environ 100 euros par brebis tuée ou mortellement blessée, 82 euros pour un agneau et plus de 300 pour un bélier. Ces indemnisations couvrent également des dommages indirects, tels que le stress (0,70 euros par brebis, plafonnée à 300 têtes) et toutes les autres conséquences qui peuvent présenter des pertes pour les éleveurs.

Malheureusement, certains en profitent et déclarent systématiquement le Loup coupable de tous les dégâts mais la foudre, les chiens errants et les diverses maladies sont les réels coupables de la plupart des pertes (source : EYLES). Pour éviter les fraudes, des spécialistes ont été engagés afin de vérifier que ce soit bien l’acte d’un Loup. En cas de doute, il y a compensation.

Grâce à ces spécialistes, des fraudeurs ont déjà été identifiés. Certains sont allés jusqu’à utiliser des mâchoires de Loup pour faire croire à une morsure. De nombreuses tentatives de fraudes ont déjà été déjouées.

D’après les spécialistes, même si les ovins tués sont indemnisés plus que ce que l’éleveur n’en aurait tiré à la vente, on observe un réel manque à gagner. En effet si ça avait était une bonne brebis qui aurait fait deux bons agneaux, l’éleveur pourra en racheter une mais sans l’assurance de « tomber » sur une bonne brebis. Celle-ci peut très bien faire seulement un mauvais agneau par an. De plus il est possible que celle-ci ne s’intègre pas au groupe. Dans ce cas-là l’éleveur se retrouve avec une brebis isolée et la situation est encore pire. D'autre part, le stress causé par une attaque aurait, selon les éleveurs, des conséquences extrêmement néfastes sur l'ensemble du troupeau, peut-être sauf mais pas forcément sain. L'avortement de brebis, un mal-être psychologique, l'amaigrissement des agneaux et autres dégâts qui ne possèdent pas de conséquences directes causeraient un préjudice lourd qui n'est pas ou peu pris en compte pour les indemnisations (indemnisation : le stress des animaux, même ceux qui n'ont pas subi directement les attaques, est dédommagé à hauteur de 0,70 euro par animal). Cependant, les liens établis par certains éleveurs entre avortements ou mauvaise santé des brebis et prédation n'est pas prouvé scientifiquement…


Les morsures invisibles


Cette partie se base sur des témoignages, ce que nous disons n’est donc qu’une retranscription de faits et aucune explication scientifique n’explique cela si ce n’est que l’Homme possède des sentiments…


Parce que les attaques des troupeaux par les Loups n’ont pas que des conséquences économiques, il est important que cette séquelle méconnue soit éclairée.


De l’anxiété à la « paranoïa » voir plus … 

Comme nous le témoigne Fabrice Vassort, une attaque de Loup possède un impact bien plus étendu que le troupeau puisque les bergers/éleveurs sont eux aussi touchés psychologiquement. Comme certains nous le racontent, ils vivent toute la journée avec les animaux et de ce fait lorsque l’un d’entre eux meurt, ils ne perdent pas seulement de l’argent mais aussi une « partie d’eux-mêmes ». Après ils n’ont qu’une peur : qu’une nouvelle attaque se produise. Ils se mettent alors à « psychoter » /à avoir peur de chaque mouvement ou bruit dont ils ne connaissent pas l’origine. Cela peut aller d’une angoisse constante à une paranoïa totale comme nous le dit Fabrice Vassort dans son interview. Malheureusement des études menées par différentes structures montrent que depuis l’arrivée du Loup dans certaines zones, le taux de suicide des agriculteurs (déjà très élevé) augmente. La meilleure explication reste celle des agriculteurs eux-mêmes, voici donc un lien pour un reportage de la MSA Ardèche Drôme Loire avec différents agriculteurs victimes d’attaques qui nous parlent de leur mal-être : http://www.msatv.fr/video/attaque-de-loup-les-morsures-invisibles/

Ce qui est compliqué pour eux c'est qu'ils ne se sentent absolument pas reconnus dans leur souffrance et au contraire rejetés. Pour deux raisons :

− on les associe souvent à des gens qui veulent tuer les Loups alors que, de par leur métier d'agriculteur, ils ont le souci de préserver l'environnement, de mettre en valeur la montagne et de produire des produits de qualité : ils se sentent discrédités en tant qu'habitants de la montagne ;

− on les met en opposition au loup comme si sa présence préservait la biodiversité alors qu’eux aussi préservent la biodiversité ;

− la présence des patous génère des conflits avec les promeneurs de la montagne alors qu'ils sont obligés de se protéger. Ils se sentent menacés dans leur métier, pourront-ils continuer à mener des brebis dans leurs alpages (perte de bête, production de moins de lait... impact économique) ?

Les éleveurs se sentent à la fois impuissants (impuissance devant une attaque à cause de l’interdiction de tuer) et à la fois accusés alors que ce ne sont pas eux qui ont amené le Loup dans la montagne.

     

Des conséquences qui nécessitent un accompagnement

Par exemple, en Savoie, certaines mesures ont été prises pour prévenir le risque psycho-social.

Pour les accompagner, le service social de la MSA a travaillé en étroite collaboration avec un groupe d’éleveurs de Maurienne volontaires, à la fois pour leur permettre de s’exprimer librement et pour mieux comprendre leurs besoins. Les travaux ont abouti à deux actions concrètes menées au printemps 2018 :

− la formation à l’écoute de 5 éleveurs pour relayer les situations au service social de la MSA en cas de besoin ;

 − l’élaboration d’un guide destiné à conseiller les victimes d’une attaque de Loup sur les actions à entreprendre pour mieux s’y préparer au cas où si cela arrive et savoir comment se comporter en cas d’attaque. Ce guide a été envoyé à 1 588 éleveurs de Savoie par la MSA, ainsi que par la Direction Départementale des Territoires de Savoie.

De plus, des journées de remplacement professionnel peuvent être prises en en charge pour permettre aux éleveurs victimes de stress de se reposer et de passer du temps en famille par exemple



  • La réglementation de la chasse 

Le Loup est une espèce protégée par les traités internationaux. De ce fait il est donc quasiment impossible d’exercer toute forme de répression sur lui. Mais en France, des autorisations de tirs sont délivrées par les préfectures dans le cadre d'un quota décidé par arrêté ministériel. Jusqu'à maintenant, le nombre de battues (« mené avec succès ») autorisées s'étalait pour un an, de juillet à juin. Le nouveau plan loup entraîne un décalage de la période sur une année civile, du 1er janvier au 31 décembre. Cette mesure est sensée permettre de ne pas dépasser le seuil «de respecter le seuil de loups pouvant être détruits jusqu'à la fin de la campagne ».

Pour la Confédération paysanne, les ministères «ne veulent pas que le plafond soit atteint en septembre. Car de nouvelles demandes de tirs seront faites par des éleveurs » comme ce fut le cas les années précédentes ... La FNSEA demande de « pouvoir tirer le Loup en permanence » et la Confédération paysanne estime qu'il faut accepter d'en tuer «50, 60, 80 par saison si nécessaire. Tuer les Loups qui viennent au troupeau est la seule manière de faire baisser la pression des attaques ».

Pour le moment, le plafond de tirs autorisés pour 2018-2019 concerne 40 spécimens. « A partir des années suivantes, le plafond sera fixé à 10 % de l'effectif moyen annuel », précise le texte, avec un maximum «de 12% ». « On ne peut pas accepter ce chiffre alors qu'on a constaté que la population de loups continuait d'augmenter les années où les prélèvements atteignaient plus de 13% », poursuit la Confédération paysanne. En 2017, le décompte de loups a établi la population française à 360 spécimens contre 292 la saison précédente. Le plan 2018-2023 annonce « un seuil de viabilité à respecter fixé à 500 loups ».


Le plafond d'abattage de 40 spécimens - identique à celui de l'an dernier mais désormais valable sur l'année civile et non plus de juillet à juin – semble toutefois pouvoir être « actualisé une fois connus les chiffres de la population au printemps, pour être porté à 10% de l'effectif moyen de la population à partir de 2019 »


Les éleveurs réclament un « droit légitime à défendre leur troupeau »

Les éleveurs, de leur côté, jugent que le nouveau « plan loup » ne leur permet toujours pas « un droit légitime à défendre en permanence leur troupeau ». En 2017, près de 12.000 brebis ont été tuées par le canidé, selon un décompte officiel. Ils réclament ainsi la suppression du plafond de Loups pouvant être tués et le maintien des tirs de prélèvement tout au long de la campagne ou encore l'abandon de la conditionnalité dans l'indemnisation des victimes (*vu dans la partie précédente).


Notre interview réalisée avec Fabrice Vassort, ingénieur références ovines à la chambre d’agriculture de Haute-Loire complète certains points de notre partie.

La voici en complète (cliquer sur le lien pour l’écouter ou copié celui-ci dans la barre de recherche si ça n'a pas marché)

                                                                       https://www.youtube.com/watch?v=xRWG6C8aa8g



  • la complexité dans le choix à faire

La meilleure solution serait de trouver l'équilibre parfait entre retour du Loup dans le Massif Central et protection du pastoralisme mais cet équilibre n'a pas encore été atteint ce qui oblige l'Homme à faire un choix (même ce n'est pas à lui de choisir...)

Le développement durable est l'objectif mais pour l'instant il n'en est rien. En effet, il faut d'abord choisir sur quels piliers se baser pour l'instant: 

- si on décide de réintroduire le Loup dans le Massif Central, alors le pilier environnemental (bienfaits sur l’écosystème du Loup) sera respecté ainsi que le pilier économique ( le Loup est un véritable atout touristique comme le montre France Info avec son étude documentaire sur le village de Saint-Martin-Vésubie dans les Alpes-Maritimes qui connait le retour du Loup depuis 1992) mais on exclu le pilier social puisqu'il y aurait une baisse du nombre d'éleveurs et ceux qui décideraient de continuer verraient dans certains cas leur santé mental touché jusqu'au suicide... Le développement est alors considéré comme viable mais pas durable...

-si on décide de ne pas laisser le Loup revenir dans le Massif Central, on prend alors l’initiative de négliger le pilier environnemental (impacts positifs du Loup sur l'écosystème n'ont pas lieux), on garde le pilier économique (argent généré par l'agriculture) tout en ajoutant le pilier social ( les impacts négatifs du Loup sur l'écosystème e particulièrement l'impact psychologique sur les éleveurs n'auront pas lieu). Il sera alors question d'un développement équitable.

Le développement durable reste un équilibre très compliqué à trouvé et il ne semble pas être pour demain malheureusement... 

Pour conclure, on remarque que même si le Loup est bénéfique dans certains cas, il ne peut pas cohabiter avec le pastoralisme ou si tel en est le désir, il faut prendre des mesures concrètes. En effet, il s’agit aussi de protéger le pastoralisme et pas seulement le Loup. Le plus compliqué est de trouver l'équilibre dans la complexité de cette réintroduction.



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